Le cinéma c’est mettre un uniforme à l’œil.
Franz Kafka. Cité p. 113 par Paul Virilio dans
La vitesse de libération.
Un film de Steven Soderbergh, Pathé (1991)
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Compassion 1
Les riches et les puissants aiment à contempler la vie des humbles au cinéma ;
Là seulement dirait-on, ils arrivent à pleurer sur la misère d'autrui.
Rassurés sur eux même, ils savent qu'ils ont encore un cœur.
Compassion 2
Les pauvres et les humbles aiment à contempler la vie des grands au cinéma ;
Là seulement dirait-on, ils pensent avoir compris les soucis des puissants.
Avec eux comme en intelligence, ils se sentent grandis.
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EXTRAIT DU JOURNAL DE MON GRAND-PERE:
A la limite, si on en a le temps, on peut écrire sans aucune perspective de publication, l'argent n'est vraiment nécessaire que pour publier; dans le pire des cas un stylo, du papier et les bibliothèques publiques suffiront à qui veut écrire. Pour le cinéma c'est impossible ; pour réaliser un film, il faut un matériel coûteux et encombrant, payer je ne sais combien de personnes; ce n'est pas le mange-merde que je suis qui aura l'argent pour ça. Cela confère un poids éthique incommensurable à l'écrit au regard de ce que peut nous révéler le cinéma, qui au fond, n'a jamais su dire que des choses très plates de manière souvent spectaculaire j'en conviens; mais quelle usine à gaz!
Libellés : art, illusions, poésie