
Volontiers polémique, Luigi Ricotta défend sa pensée architecturale dans un opuscule intitulé
De l'architecture comme arme de destruction massive.
Luigi Ricotta - phot. Lumbardo
Quelques réalisations de Luigi Ricotta:
1979 - Mémorial de la Mémoire (Téheran)
1981 - Gendarmerie de Quimperlé (Concours)
1988 - Shilum Institute (Santa Barbara - CA)
1999 - Médiathèque François Bouvard à Chavignolles (Concours)
2000 - Institutum Pataphysicum Londiniense (Londres)
2001 - Mosquée jaune d'Alafout (Tchétchénie)
2004 - Briothèque de Coulommiers (Concours)
2006 - Le Gymnasium Rock café à Menton (en cours)
Le prestige du métier d’architecte lui vient de sa grande proximité avec le pouvoir; l’architecture qui a partie liée avec les questions de marquage de territoire est de facto à la solde des puissants. Il importe qu’une architecture soit la marque d’un pouvoir se voulant maître de son territoire ; intrusive, indiscrète l’œuvre architecturale est en parfaite adéquation avec cette fonction assertive qui est la sienne dans le territoire humain; fonction qui ne se distingue en rien de celle de ce puissant cocktail de phéromones que constitue l’urine du matou aspergée sur tous les lieux stratégiques de l’espace félin.
Luigi Ricotta in De l'architecture comme arme de destruction massive, p. 12
"Cette architecture de la faille, de l'obliquité du signe, de la résistance aux découpages catégoriels de l'espace, du refus des hiérarchies sclérosantes, qui promeut la polysémie de l'artifice et du factice (la gigantesque portion de brie coulant à Coulommiers), est ainsi celle de la disponibilité du sens. Amateur et collectionneur d'art contemporain, Ricotta revendique une esthétique de la pauvreté, du vulgaire, du "low-tech" comme matériau énergétique. Les voies conceptuelles qu'explore Ricotta se donnent dans une tension entre optimisme et négativité ; la complexité du réel, - le métissage des cultures, la mixité des champs de parole et des comportements sociaux -, est inoculée à sa pensée de l'architecture. Fictionnelle, narrative, disruptive, l'architecture de Luigi Ricotta réactive l'incohérence, tout en puisant dans le questionnement de l'art son opérativité critique."
Libellés : art de vivre, bibliothèques, pouvoir