Patois de Terroir
Il m'a semblé utile de traduire pour un public non patoisant la légendaire chanson en langue cotentine; Su la mé, d'Alfred Rossel. Non que le patois normand soit particulièrement difficile au horsain, elle ne l'est guère plus que celle de Montaigne à notre siècle. Alors que le sort de cette langue est scellé dans l'étroit confinement des bibliothèques de quelques chauvins patoisants, il m'a semblé dommage de tenir éloigné des esprits raffinés que les contigences du monde ont tenus éloignés de la terre du Cotentin, ce joyau qui est la plus belle illustration et la plus noble défense de la langue normande. C'est donc par la traduction, même imparfaite, que j'espère inciter le curieux à chercher dans la langue normande de nouvelles saveurs. Car le texte traduit révèle toute la gravité d'une chansonnette dont tous les normands s'amusent aujourd'hui. Le normand, généralement guère enclin au chauvinisme, ricanne de la langue de ses grand-parents tant il a bien intégré la norme républicaine. A contrario, seuls quelques poètes patoisants, petits bourgeois instruits nostalgiques des bocages, fascisants sur les bords, chantent encore cette langue avec une passion qui leur fait monter des rougeurs apoplectiques au visage; l'esprit viking les habiterait encore.
On trouve une version de ce texte en langue originale dans les Wikisources ; ainsi que sur les sites suivants; Christian Leroy , Michel LEBONNOIS et Magène. Toutefois les graphies recontrées sur ces sites ne sont guère conformes à l'édition (1913) des oeuvres complètes d'Alfred Rossel que j'ai en main et sur laquelle je fonde ma libre traduction.


Tous ceux qui sont restés là-bas !
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